Roussalka - esprit de l'eau







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Au début de l’été, de nombreux peuples slaves organisent une semaine de festivités qui oscille entre commémoration des défunts et rite de fertilité.

Ce festival, dont la pratique est très ancienne, se nomme la semaine Verte ou la semaine Roussalnaïa.

Les femmes du village quittent leur habitation pour se rendre dans la forêt où la cérémonie se tiendra. Une fois arrivées dans la forêt, une jeune fille est choisie pour représenter la Roussalka, cet esprit aquatique féminin présent dans d’innombrables contes et légendes slaves.

La robe de la jeune fille est ornée de branches de bouleau tandis que des fleurs sont entrelacées dans sa chevelure.

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Puis, tout comme avec la jeune fille, un bouleau, symbole de l’âme des morts dans la culture slave, est désigné par les femmes du village comme représentation de la Roussalka.

Les femmes placent une offrande constituée d’œufs brouillés et de bière au pied de l’arbre choisi. C’est alors que les femmes se mettent à danser, chanter et tresser des couronnes de fleurs autour du tronc d’arbre.

Une fois l’offrande terminée, le bouleau est abattu et « noyé » de manière symbolique. Cette cérémonie a pour but d’obtenir la bienveillance des Roussalki et protéger ainsi leur village.

Durant la semaine Verte, la population évite de se baigner dans les rivières et les lacs afin de ne pas offenser les Roussalki qui sont beaucoup plus actives à cette période de l’année. En effet, si provoquées, celles-ci peuvent déclencher des inondations et autres pestes bovines.
Les Roussalki sont communément perçues comme la matérialisation de l’âme troublée des femmes mortes noyées (ou qui ont été noyées) dont l’esprit hante les plans d’eau où elles ont trouvé la mort. Les Roussalki sont connues pour attirer les hommes dans l’eau afin de les noyer, mais parfois, elles les chatouillent jusqu’au trépas.

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Ces esprits aquatiques prennent l’apparence de femmes au teint pâle, ayant les cheveux bruns ou verts ainsi que de longs bras. Elles sont soit nues soit vêtues d’une robe légère faite de brume.

Dans certaines histoires, les Roussalki se transforment en cygnes, en oies ou en canards, d’en d’autres, elles prennent l’apparence de sirènes ou bien de chasseuses ou de guerrières similaires aux Amazones. Selon la manière dont elles étaient traitées, elles pouvaient soit aider ou entraver la quête du héros.

L’Histoire n’a pas été tendre avec les Roussalki. Autrefois vénérées, elles sont devenues avec le temps des créatures malveillantes, rusées, séductrices et meurtrières ; n’inspirant plus que crainte et mépris, elles furent mises au ban de la société. Ce changement reflète l’évolution des attitudes envers les femmes dans la société de l’époque.

Mais comme on peut le voir avec le festival de la semaine Verte, leur réputation n’a pas été entièrement souillée.

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A la veille du dernier jour de la semaine Verte, on raconte que les Roussalki sortent de leur habitat aquatique pour aller s’asseoir sur le tronc des bouleaux, et parfois même, elles s’aventurent dans les champs où elles imprègnent la terre de cette humidité vitale qu’est la leur.

En raison de leur rôle important dans la vie des peuples slaves, anciens et actuels, les Roussalki sont restées l’un des êtres les plus emblématiques du folklore slave.

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